25 mai 2025
La semaine du 19 au 25 mai a été riche en débats et couverture médiatique. C'est l'occasion de faire une petite rétrospective sous forme de fact-checking.
Dans l'article du Nouvelliste intitulé 400 millions pour la patinoire et l’écoquartier de Sierre: à qui profite le partenariat?, le journaliste cite "Un argument contredit par le cabinet de conseil Wuest Partner qui estime à 370 francs/m2 le prix représentatif du marché immobilier à Sierre."
Cela ne veut rien dire. La valeur du terrain est proportionnelle aux droits à bâtir et donc à l'indice de construction. Un terrain en zone faible densité (villa) avec une densité de 0.35 n'a pas la même valeur qu'un terrain en zone de forte densité.
Trois sources différentes nous ont confirmé des transactions immobilières récentes dans le quartier de Condémines à un prix de 700 à 800 CHF/m2. Or les terrains sont en zone mixte ou en zone de moyenne densité, avec un indice u à 0.7 ce qui correspond à un IBUS de 0.93. C'est très loin de la densité prévue à 2.5 (IBUS) !
Autre élément non évoqué : la parcelle du pavillon des sports (no 5857) a été rachetée en 2023 à la famille Melly à 1.5 million pour 981 m2. Même en comptant 500'000 CHF pour le restaurant en ruines, cela représente encore 1'000 CHF/m2. Cette parcelle est ensuite estimée par des "experts" de la commune à 80.- le m2. Par ailleurs l'article 118 du règlement de construction précise "Ces terrains feront l'objet, au besoin et en temps opportun, d'une demande d'expropriation, conformément à la législation en vigueur." Pourquoi racheter des parcelles à 1000.-/m2 si elles pouvaient être expropriées à 80.- ?
Les promoteurs ont acquis récemment près de 11'000 m2 de terrains au secteur Sud avec un indice u de 0.7 en zone mixte. Un moyen très simple de prouver la valeur actuelle de marché serait de rendre public le prix de vente de ces parcelles.
Un autre moyen simple, serait de vendre ces 55'000 m2 de terrains aux enchères publiques avec un éventuel droit de préemption aux promoteurs...
Dans l'article du Nouvelliste intitulé Patinoire et écoquartier de Sierre: un projet dimensionné pour une ville de 18 000 habitants?", Blaise Melly affirme ceci : "Cumulées, les deux piscines nous ont coûté 1,7 million de charges d’exploitation en 2024, soit plus que ce que coûtera la future patinoire."
Une rapide vérification sur les comptes 2024 de la commune montre que c'est faux. En effet, Guillamo coûte environ 800'000 CHF (charges moins revenus) dont 318'000 d'amortissement. Et les bains de Géronde coûtent 950'000 CHF dont 683'000 d'amortissement. Donc au total cela fait bien 1.75 millions mais AVEC amortissement, que Blaise Melly compare avec la Valais Arena SANS amortissement.
La comparaison correcte est donc :
* L'amortissement de la subvention d'investissement de 40% par an sur sa valeur résiduelle. Voir le document remis au Conseil général "21_Incidences financières_VdS.pdf" ainsi que l'annexe de l'ordonnance sur la gestion financière des communes, RS 611.102. Cet amortissement dégressif correspond à un amortissement linéaire de 5%.
A noter que Blaise Melly est le frère de Cédric Melly, directeur du HC Sierre. Nous avons demandé à la commune par le biais de notre avocat, que M. Melly s'abstienne et se récuse dans cette campagne pour préserver sa crédibilité et celle de la commune...
Dans l'article du Nouvelliste du 21 mai intitulé Nouvelles patinoires de Sierre et de La Chaux-de-Fonds: ce qui différencie les projets, Christophe Roessli affirme : "Aujourd’hui, les charges s’élèvent à 1 million, sans compter divers travaux réalisés ces dernières années, pour une patinoire qui ouvre toujours plus tard." L'article compare cela avec la subvention de 1.5 million par an prévue pour la Valais Arena.
D'abord, le montant d'un million actuel pour les patinoires comprend 70'000 CHF pour l'exploitation de la patinoire de la place du Cheval, sans compter l'eau et l'électricité. Ensuite ce montant comprend 262'000 CHF d'amortissement des investissements réalisés. Donc dire "sans compter les travaux réalisés" est faux.
Graben coûte donc environ 668'000 CHF hors amortissement, ou 930'000 avec amortissement.
La comparaison correcte est donc :
L'article ne fait pas le lien avec la plainte pénale à l'encontre de M. Roessli.
L'article met en avant la participation publique de 30 millions en faisant abstraction totale des terrains offerts (16'000 m2 offerts et 14'000 m2 valorisés à seulement 80.-/m2 et 20'000 m2 vendus à un prix préférentiel)...
Au débat organisé par le Nouvelliste et Rhône FM, Pierre Berthod affirme que les chiffres de trafic avancés (6'500 véhicules/jour) sont fantaisistes et que les référendaires ont confondu avec le nombre de places de la patinoire. Rires dans la salle.
Voici les chiffres officiels de l'étude Citec :
Le Sud de la route de Lamberson a un trafic de 4'500 vhc/jour et va passer à 8'725 véhicules/jour, toujours selon Citec. C'est plus que le trafic actuel de la route de Montana (7'900 vhc/jour) ou de la route de transit (8'400 vhc/jour). Les différents carrefours vont devoir être entièrement refaits aux frais de la commune pour pouvoir gérer un tel trafic. Ce montant de plusieurs millions n'a pas été chiffré par la commune...
Au débat organisé par le Nouvelliste et Rhone FM, Eddy Beney affirme que la patinoire ne serait pas viable en dessous de 6'500 places, et que les investisseurs et les communes du district ne seraient pas intéressés par une variante plus petite.
Voici les chiffres de la saison 2024/25 :
En page 153 de la brochure des promoteurs, la fréquentation est calculée en excluant les "quatre grandes arènes des métropoles que sont Berne, Zürich, Fribourg et Lausanne".
En reprenant le même principe sur les chiffres de fréquentation, la médiane des 10 patinoires restantes est de 5'628 spectateurs.
Il y a 9 clubs sur 14 qui jouent avec une fréquentation inférieure ou égale à 6'501 spectateurs.
Eddy Beney avait l'air confiant dans la promotion en National League, alors que les statistiques sont formelles : depuis 20 ans seules quatre formations ont forcé les portes de la NL lors d'un barrage de promotion-relégation. (source)
Robert Métrailler, conseiller municipal publie une carricature dénigrante sur Facebook :
Le public pourra juger à l'aune de ce fact checking, le niveau de la campagne...
Le 24 mai la commune de Sierre publie ce post sur LinkedIn :
La commune pourrait corriger toutes les erreurs qu'elle propage et arrêter de montrer des images de synthèse avec des arbres hauts comme des immeubles de 7 étages.
Voici d'ailleurs la coupe qui figure à la page 32 de la brochure des promoteurs, juste sous l'image utilisée par la commune :
On voit que les arbres ne dépassent pas 3 étages, ce qui est déjà plus réaliste...