Construite en 1958, la patinoire de Graben est vétuste et doit être remplacée. Le Conseil municipal a choisi la voie risquée du partenariat public-privé (PPP) et a dévoilé début août le projet avec les promoteurs. Le Conseil général a approuvé le projet le 11 décembre 2024.
Au-delà du débat très émotionnel, ce projet soulève de nombreux problèmes résumés ci-dessous et développés dans la partie arguments.
Référendum Suite à l'approbation du projet par le Conseil général, nous lançons le référendum.
Le projet prévu est titanesque. Il a dévié d'une simple patinoire de 5'000 places pour remplacer Graben à une ville dans la ville.
Le volume hors sol de la patinoire correspond à 2.3 fois celui de Manor !
La hauteur de la patinoire correspond à un immeuble de 9 étages !
Les illustrations vendent du rêve et ne correspondent pas à la réalité : des arbres centenaires aussi hauts que des immeubles de 8 étages, des perspectives choisies pour donner l'impression d'espace, des immeubles de 10 étages appelés "îlots villageois", etc.
La façade Ouest de la patinoire, image phare du projet, ne sera jamais visible comme elle est présentée.
Le projet prévoit 1'050 places de parking supplémentaires dans ce quartier. C'est 6x le parking de l'Europe (170 places).
Chacune de ces places va générer du trafic en ville, sur des axes déjà saturés. La ville devra investir des millions pour adapter ces carrefours.
La ville de Sierre est déjà fortement endettée (70 millions). Sur les 10 dernières années, 8 ont été fortement déficitaires et 2 tout juste à l’équilibre.
Les promoteurs prétendent que la construction de ce complexe à 450 millions aura un impact financier restreint sur les finances communales. La réalité est que l'engagement de la commune dépasse les 100 millions de francs.
Le total de l'engagement financier de la commune dépasse les 115 millions, hors imprévus !
Le droit de superficie rapporte à peine plus d'un million sur vingt ans, soit à peine de quoi compenser la perte de la halle Movimax actuellement utilisée par la voirie.
Le quartier doit en théorie apporter de nouveaux contribuables, mais la réalité est que dans le meilleur des cas, les nouvelles recettes fiscales sont compensées par les nouvelles charges liées aux habitants (écoles, voirie, parcs et jardins, CMS, police régionale, etc.).
Avec la baisse des impôts décidée par le Grand conseil, une hausse d'impôts au niveau communal est pratiquement inévitable avec ce projet.
Par ailleurs l'incertitude règne sur l'éventuelle subvention cantonale : entre zéro et 40 millions de francs.
Le projet prévoit la construction de 6'600 m2 de surfaces commerciales, soit l'équivalent de 50 commerces de 132 m2 ! Ces commerces feront une concurrence déloyale aux commerces existants, parce qu'ils bénéficient d'un terrain à un prix dérisoire (1.83 CHF/m2).
La promotion du HC Sierre en National League n'est pas garantie et demanderait au club de passer son budget annuel de 4.5 millions actuellement à environ 18 millions d'ici 2030.
Pour rentabiliser tout cela, les promoteurs conditionnent la réalisation de la patinoire à un changement de zones dans le secteur Sud de Condémines. Ils veulent y construire un pseudo éco quartier. Le quartier de l'Etang à Vernier réalisé par les mêmes promoteurs ressemble davantage à la cité Aldrin...
A l’échelle sierroise, ce projet est littéralement titanesque. Et tout comme le célèbre paquebot qui fit naufrage au premier iceberg rencontré sur sa route, il est piloté par des personnes qui veulent aller bien trop vite.
Leur projet sur papier glacé a réussi à hypnotiser le Conseil communal, il parviendra peut-être à arracher un vote favorable au conseil général à grand renfort de publicités trompeuses... mais il n'a que peu de chances d'éviter le référendum et les oppositions des riverains.
La ville de Sierre et ses habitants méritent mieux comme perspective de développement social et économique qu’une immense cité dortoir, banlieue coincée entre deux chemins de fer et des usines.
Si notre ville veut réellement se doter d'une patinoire sans connaître la déconvenue des communes voisines qui se sont retrouvées avec des chantiers pharaoniques à l’abandon, l’option la plus sage et responsable est de redimensionner ce projet à la taille et aux moyens de la commune.