4 janvier 2025
La Ville de Sierre a mené de nombreux projets de grande ampleur au cours des 20 dernières années. Cette rétrospective montre ce qui a fonctionné et ce qui a échoué, ainsi que les conséquences pour le projet Valais Arena.
Les projets suivants se sont déroulés de manière fluide, avec peu ou pas d'oppositions et avec des délais de réalisation courts.
La ville a réalisé avec succès ces constructions pour un montant total de près de 140 millions de francs. D'autres grands projets viennent de démarrer :
Le 4 juin 2003, le Conseil général approuve le crédit d’engagement de 3.5 millions pour la nouvelle station de pompage de l’eau de la ville de Sierre, située à Tschüdanga à Salquenen. Le projet a été bloqué par des oppositions depuis lors (Finges, A9). La situation pourrait enfin se débloquer avec la récente décision du Tribunal fédéral (Le Nouvelliste).
En 2012, le Conseil général approuve le PAZ de Muraz. (Cf. Le Nouvelliste ) Celui-ci sera ensuite bloqué par des oppositions de riverains. (Cf. Le Nouvelliste )
En 2014, le Conseil général refuse le plan d’aménagement détaillé de Plantassage à Noës. La Commission du développement durable (CDD) du Conseil général avait jugé ce projet “disproportionné et démesuré”. Le projet prévoyait la construction de sept bâtiments de 90 m sur 16 pour une hauteur de 16 m. L’indice de construction de 0.95 avait été jugé déraisonnable et la capacité de l’école de Noës d’absorber les nouveaux enfants avait été mise en doute. (Cf. Le Nouvelliste)
En 2014, le Conseil général approuve le changement de zones de 4.4 hectares dans le secteur du Foulon / Pintset à Granges (en face du Happyland). Une opposition de riverains bloque le projet. La commune renonce finalement au projet en 2023. (Cf. Le Nouvelliste)
En 2017, des promoteurs veulent construire des locaux commerciaux aux Bernunes (parcelle Billieux, route de Salquenen, 5'300 m2 de locaux et logements). Une opposition collective bloque le projet.
En 2014, la commune de Sierre négocie avec la Migros pour racheter les parcelles Micarna à proximité du centre sportif d’Ecossia. La vente ne se réalise pas et le projet est abandonné. (Cf. Le Nouvelliste) La commune présente ensuite son projet de patinoire de 5’000 places à Condémines avec une inauguration prévue en 2024. (Cf. Le Nouvelliste)
Le pont de Beaulieu a été démoli à l’automne 2018 pour permettre le passage des trains à deux étages des CFF. Le projet de reconstruction est depuis bloqué par des oppositions.
Le plan directeur du centre ville a été lancé en 2004. (cf. Sierre.ch) Le contournement Ouest (tunnel depuis le giratoire de Manor-Jumbo) a été remis en question. (Cf. Le Nouvelliste) Le secteur Guillamo-Riondaz est au point mort depuis des années. L’avenue Sud-Est est bloquée par la patinoire de Graben. Le centre ville (place de l’Hôtel de ville, Avenue du Château, rue Centrale, Avenue du Rothorn) a été bloqué par des oppositions pendant des années...
Les concours d'architecture permettent de sélectionner les meilleurs projets et d'éviter les oppositions. Les projets bien délimités dans l'espace et dans le temps sont aussi favorisés.
A noter qu'il n'y a aucune corrélation entre les scores des votes au Conseil général et la probabilité de réussite par la suite.
Les projets mal délimités dans l'espace, les changements de zones, les changements de trafic (bruit), les bâtiments disproportionnés par rapport à leur environnement immédiat, sont des déclencheurs d'oppositions. Le résultat est assez binaire : soit les projets passent sans oppositions, soit ils sont bloqués définitivement.
A la lumière de cette rétrospective, force est de constater que le projet Valais Arena et quartier Viva cumule tous les éléments susceptibles de déclencher des oppositions : parking imposant avec augmentation drastique du trafic routier et donc du bruit, modifications aux routes et aux carrefours, changement de zones avec indice de construction hors normes (IBUS 2.5), affectations a priori non conformes à la zone d'intérêt général (restaurants, divertissement, etc.), bâtiments hors normes (volumes et hauteurs, alignements et distances aux limites), etc.
De plus le projet prévoit l'intégration d'une chaufferie à gaz du chauffage à distance avec ses cheminées... La centrale du chauffage à distance de Crans-Montana a été bloquée depuis 2017 par plus de 700 oppositions. (Cf. Le Nouvelliste)
Par ailleurs ce projet ne respecte pas en l'état actuel plusieurs bases légales (énergie, environnement, sécurité, ...).
A contrario, le projet fait l'impasse sur un concours d'architecture, qui est pourtant un facteur de succès décisif et un pré-requis du règlement sur le financement des infrastructures sportives.
Pour couronner le tout, l'accord-cadre entre la ville et les promoteurs prévoit que la vente des terrains du secteur 2 et 3 ne peut se faire que si la patinoire est réalisée (condition de la Ville) et si le changement de zone est validé (condition des promoteurs, IBUS 2.5). Autrement dit c'est tout ou rien. Une seule opposition au changement de zones ou dans le cadre de la procédure d'autorisation de construire de la patinoire fait capoter tout le projet.
La stratégie "ça ou rien" des promoteurs est vouée à l'échec... D'ailleurs Urban project est bloqué depuis 10 ans à Fribourg. (cf. frapp)
Tout n'est pas perdu pour autant. La réalisation des patinoires pourrait être séparée du reste. C'est d'ailleurs ce qui était prévu par la Ville jusqu'en 2019 et c'est ce qu'on propose...